Madre E Hijala Rambla1957.leopoldo Pomes
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Barcelone, 1957. Leopoldo Pomés

Mère et fille, La Rambla, 1957 Gelatina de plata, copia de época, 19×29 cm. © Leopoldo Pomés.
Calle Balmes, 1958. Gelatina de plata, copia actual, 26×38 cm.© Leopoldo Pomés
Métro, 1957. © Leopoldo Pomés
Solidaridad Nacional, 1957. Gelatina
de plata, copia actual, 28,5×39
cm. © Leopoldo Pomés
La Vasquita, 1958. © Leopoldo Pomés
Un homme de Barcelone, 1960. Copie actuelle. © Leopoldo Pomés
La fondation Foto Colectania expose les photos de Leopoldo Pomés (Barcelone, 1931). À l’origine une commande de l’éditeur Carlos Barral qui n’a jamais vue le jour, ces 80 photos de la Barcelone de 1957 sont enfin visibles et proposées en même temps qu’un livre coédité par la fondation et La Fábrica.
Barcelona 1957. Leopoldo Pomés est une promenade sublime dans une ville de la fin des années 50 aux parfums éclectiques. Du Raval au Parallelo, des quartiers bourgeois de l’Ensanche (Eixample) à la populaire promenade de la Rambla, le jeune Leopoldo Pomés se promène toute une année avec son appareil photo pour croquer les différents visages de la capitale catalane. Il en résulte un univers superbe où l’on découvre une Barcelone passée. À des kilomètres de celle d’aujourd’hui. Une ville avec ses habitants, une atmosphère et une âme véritables. Des photos parfois volées, de passants, de silhouettes et de visages où l’objectif du photographe saisit avant tout des instants de la vie des rues. Des petites filles dans une cour d’école, des bourgeoises à talons hauts et petite robe noire des quartiers chics, un vieil homme solitaire en costume et chapeau clair traversant une immense place vide bordée de voitures, des adolescents jouant au milieu d’un terrain vague du quartier périphérique de Sant Andreu, des passantes sur la Rambla, des vendeurs ambulants du barrio Chino (Raval)… Ou encore ce jeune garçon dans la rue qui tient en paravent la Une de Solidaridad Nacional, quotidien phalangiste qu’il vient d’acheter. 
Les parfums de Barcelone 
Des visages qui formaient une Barcelone multiple où l’on croisait la richesse mais aussi l’extrême pauvreté de ces années franquistes. Leopoldo Pomés vouait à sa ville des sentiments contraires, comme il le rappelle lui-même aujourd’hui : “J’en étais amoureux et à la fois je la haïssais. J’aimais et je détestais ce que je voyais dans les rues. Quand j’ai fait ces photos pour le livre, ce qui m’intéressait le plus était de capter l’atmosphère, ce qui se vivait au quotidien dans la ville, les silhouettes, les gens.” L’atmosphère d’une Barcelone révolue c’est ce que l’on ressent en regardant les photos de cette exposition. Le plaisir, le bonheur de sentir un climat qui nous précipite dans ces années-là. Avec une Rambla des pauvres et des promeneurs du dimanche, une Rambla des vieux du quartier assis sur les chaises en bois et des enfants du voisin barrio Chino… Années troubles et captivantes de Barcelone. Le photographe nous raconte toute cette période en noir et blanc. Noir et blanc comme une ville abritant deux mondes, celui qui avait gagné la guerre et l’autre, celui des perdants. Deux mondes évoluant dans des quartiers opposés. Et si les temps ont changé, si Barcelone n’a plus rien en commun avec les images de Leopoldo Pomés (sa célèbre Rambla n’accueille plus que des touristes), ses habitants conservent encore quelques volutes de son parfum original.
 
© Corinne Bernard, octobre 2012. (Parution vivreabarcelone.com)

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