Dossier Mmcat

Promenade Art Nouveau

Récemment ouvert, le Museo del modernismo catalan invite à une promenade dans l’Art Nouveau, plus précisément, le Modernisme catalan (fin XIXe-début XXe). Les époux Guirao sont des collectionneurs passionnés depuis une quarantaine d’années et propriétaires de Gothsland, galerie dédiée à cette même époque de l’histoire de l’art. Ils ont choisi ce lieu de la calle Balmes, car ils y entreposaient déjà une partie de leur collection. Des objets et mobiliers créés par des artistes de Barcelone et ses alentours, certains, aussi illustres que Joan Busquets i Jané et Antoni Gaudi.  Au rez-de-chaussée, se trouve le mobilier, au sous-sol, les peintures, sculptures et vitraux.

Des chaises de Gaudi aux formes improbables ou le banc de la casa Batlo (la maison de Gaudi, sur le Paseo de Gracia), un fauteuil doré de Joan Busquets i Jané, des miroirs aux dorures qui s’enchevêtrent dans le style ornemental de l’époque, semblables aux feuilles et branches d’arbres… Des objets de la « maison Calvet » (la Casa Calvet, le célèbre restaurant de Barcelone), chaise et porte-manteau de bois. Un paravent fait de milliers de perles qui forment des fleurs, oeuvre géniale de Francesc Vidal Jevelli (1848-1914). Les traditions de la Catalogne sont présentes aussi, avec Gaspar Homar Mezquida (1870-1955), et sa Sardana (1903), un secrétaire en noyer clair dont la marqueterie représente des jeunes femmes dansant la ronde du folklore catalan. 
Sculptures, peintures et vitraux
Au sous-sol, les sculptures et décorations en stuc ou en terracotta, de Lambert Escaler Mila (1874-1957), sont très représentatives du mouvement moderniste. Des visages féminins aux coiffures fleuries et cheveux longs magnifient des meubles 1900 (Sensual, 1903). Josep Llimona i Bruguera (1864-1934) use de formes plus sobres, pas de fioritures pour sa sculpture en marbre, un visage de femme dont le voile sur les cheveux forme une sorte de triangle… très stylisé, très pur (Cabeza de mujer). L’artiste opte encore pour la simplicité avec son tryptique L’Innocence, L’Insomnie, et L’Inconsolable, trois nus, toujours en marbre, de légère connivence avec certaines sculptures d’une Camille Claudel. Comme pour les autres oeuvres du musée, la peinture a été choisie minutieusement par les collectionneurs. On trouve de très belles toiles symbolistes (ou préraphaélites) comme celles de Joan Brull i Vinyoles (1863-1912) qui font penser aux nymphes d’Edward Burne-Jones ou de John Everett Millais (Adelphas, 1904 et Ninfas, 1899). Et puis, l’éloge de la nature, Gaspar Camps i Junyent (1874-1942) personnifie les quatre saisons. Quatre peintures de femmes aux épaules dénudées et vêtues de robes aux couleurs de chaque saison  (Primavera, Verano, Otoño, Invierno, 1907). Plus classique, la très belle toile de Ramon Borrell Pla, La Primera faena (La première tâche, 1907), représente une petite fille et sa mère, filant la laine. Une représentation d’où se dégage énormément de douceur. Dans le fond de la salle, des vitraux colorés rendent  hommage à la magnificence des jardins fleuris de Barcelone.

© Corinne Bernard, mai 2010. Parution : www.vivreabarcelone.com

Museo del Modernisme Català, C/Balmes, 48, Barcelone (M° Paseo de Gracia). Du lundi au samedi, de 10h à 20h dimanche et fêtes, de 10h à 15h.   www.mmcat.cat 


Publications similaires