Bye Bye

Virginie Despentes Ex nihilo

 
A 35 ans, Gloria balade une drôle de vie la rage au ventre. SDF déglinguée et révoltée contre une société qu’elle abhorre, elle se détruit, se laisse porter par la dérive. Dans un Nancy aux formes provinciales désespérantes, Gloria pourrit en compagnie d’autres éclopés du cœur. Et puis, Eric apparaît dans une rue, c’est une vedette de la télé, dans le rang. Vingt ans ont passé. Retour aux années 80. Gloria est une ado révoltée, punkette agressive que ses parents confient à une institution psychiatrique suite à des débordements de désenchantée traduits par des crises de nerfs. Eric baigne dans une famille de la bourgeoisie provinciale. Il est fragile, sensible et tributaire de narcotiques, ils vont s’aimer et vivre la vie comme elle vient. Des punks en goguette à Paris, à Evry… La débrouille et les gifles d’un quotidien paumé. Virginie Despentes livre là un roman à part dans une œuvre de l’excès et du coup de poing. Gloria, qui d’abord nous agace, finit par nous toucher pour nous entraîner très loin dans une histoire d’amour et de vie marginale. Il y a fort à parier que Virginie Despentes, 35 ans, a puisé dans ses souvenirs de jeunesse nancéienne.

© Corinne Bernard.

« Bye bye Blondie », Virginie Despentes, éd. Grasset, 330 p., 18 €.

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