La danse dans tous ses états, à Barcelone
Le festival de danse Complicitats, organisé par l’association La Mekanica, bat son plein jusqu’au 8 mars à Barcelone et à Gijon. De la danse contemporaine tous azimuts.
Dans la multitude et la richesse des propositions de ce festival, nous avons pioché du côté de la jeune chorégraphe italienne Manuela Rastaldi et de la française Alix Eynaudi. Deux spectacles présentés au Mercat de les Flors, fin février. Pas facile d’adhérer à Specchi, sous-titré Two variations on, the woman cut into pieces, un spectacle/performance qui manquait d’émotion. Le corps féminin sous tous ses angles : nu, démultiplié, coupé, vaguement agité, plié, enfermé dans des boîtes. Le corps s’observant dans toutes les poses à travers des miroirs parfois brisés. Sur scène, peu de lumière, voire pas de lumière… Les références à l’univers sombre de David Lynch (bruitages et jeux de lumières…) ne sauvent pas ce qui aurait gagné en intensité avec un supplément d’âme. Alix Eynaudi, présentait un solo en forme d’hommage au spectateur… plutôt rare comme idée. Supernaturel questionne le mouvement (grâce à un solo majestueux de la chorégraphe). Après une introduction musicale portée par la voix sublime de Terry Callier, la danseuse évolue dans des poses et gestes doux. Des mouvements bercés par un silence envoûtant. Plus tard, une voix hypnotique parle au spectateur dans son individualité, l’invite même à monter sur scène. La danse contemporaine serait-elle un peu vaudou? Pour prolonger ces moments extatiques, nous ne saurions que trop conseiller d’aller voir Meg Stuart, les 7 et 8 mars au Teatro Laboral de Gijon.
© Corinne Bernard, février 2008.
Le festival Complicitats continue jusqu’au 8 mars 2008. Toute la programmation ici : www.lamekanica.com